Fureur Meurtrière
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Fureur Meurtrière, la Quête de Born le Sanguinaire.

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Message par Born Mer 29 Déc - 9:04

Mémoires d’Impétueux.


Chapitre I : Commencement.



5 Maisal 620


Je ne saurai décrire le monde qui m’entoure. Le Tout est effrayant. Partout, les nuées m’enveloppent.
De temps à autre, je perçois le pas lourd, imposant, de quelque créature me fixant de son regard de braise. Il m’est ardu de soutenir ce regard tant il est pénétrant. La sensation de me voir percé à jour, mis à nu, m’est fort désagréable. Chacun semble, d’après mes malhabiles déductions, attendre de moi que j’accomplisse de grandes prouesses.

Quelle est la nature de ces prouesses ? Sont-ce des prouesses physiques ? Je me sens parfaitement incapables de les accomplir. Mon corps est encore petit, frêle, et paraît inadapté à l’imposition d’une brutale épreuve de force.
Je pense, pense sans arrêt. Je me perds dans les sinueux méandres de ma mémoire. Celle-ci devrait être courte, étant donné la brièveté de mon expérience de vie, se résumant à une poignée d’heures. Mais ma conscience est profonde, si profonde que je ne puis la sonder sans courir le risque de ne plus trouver le chemin du retour. Je lutte. Contre la tentation de me réfugier au plus profond de mon âme, et peut-être y trouver enfin la paix, sérénité perdue depuis ce nouveau commencement. Je n’y serai pas importuné par tous ces géants. Aucun regard, aucun esprit ne saurait me poursuivre si je m’offrais pareille retraite, derrière de si solides barrières mentales. J’en ai l’intime conviction, mon instinct me le souffle.
Je parviens malgré tout à résister. Vivre, est la seule et unique raison pour laquelle je suis là.

On ne m’a assurément pas donné la chance de me rendre en ce monde pour que je lui tourne obstinément le dos.
Ici bas, la vie devrait être autrement plus rude qu’auparavant. Pourtant, je sens que la difficulté ne peut que m’enrichir. Toutes ces pensées, résolutions, venant de ce que l’on pourrait nommer la raison ne cessent de me traverser douloureusement de part en part.
Ces lances me pourfendent sans que je ne puis réagir d’aucune façon. Je tente de fuir, mais mon corps ne semble pas adapté. Je suis condamné à vivre, ou mourir.
Vivre, oui. Mais Ô, que c’est difficile ! Je ne suis qu’un enfant né il y a quelques heures de cela!

7 Maisal 620

Je mûris. Petit à petit, progressivement, le monde s’ouvre à moi. Le monde est vaste. Je le parcours depuis un moment, mais n’en entrevois pas les limites. Y’en a-t-il seulement? J’aimerai le demander à ces Entités, celles là même qui me font l’effet de monts aux cimes si hautes, puissantes, massives, écrasantes.
Ces êtres m’oppressent. Du haut de leur corps gigantesque, ils me regardent toujours avec cette même assurance. De la condescendance ? Leurs visages prennent des expressions différentes. Mais quelles sont les significations véritables de ces expressions? Que traduisent-elles ? Là encore, je me révèle incapable de répondre. Ma venue dans ce monde est trop récente pour que je puisse prétendre être en mesure de résoudre ces énigmes. J’ai pourtant le sentiment que ces entités sont à même de répondre à mes questions.

Je multiplie de timides tentatives de communication. Vaines, car je n’obtiens pas de réponse à ma question. Devant ces tentatives, les entités réagissent différemment, se concertent. Force gestes accompagnent leurs paroles qui me sont incompréhensibles. Ce que je devine être leurs lèvres remue à une vitesse admirable.
Je suis toujours écarté de ce monde d’Entités supérieures. M’y ferai-je un jour ?


11 Maisal 620


Enfin. J’ai compris. J’ai percé le mystère des entités. Elles ne sont pas si différentes de moi. Simplement mûres. Ont achevé leur croissance. Ce n’est pas mon cas. Mais, pourquoi les individus mûrs écartent ils ainsi les nouveaux venus n’ayant pas emprunté cette voie ?
Le mystère reste entier.
Je continue d’essayer de communiquer, mais elles ne font pas d’efforts. Aucun. Mon entreprise est elle vouée à l’échec ? Probable. Mais pas certain. Je continuerai donc, image même de la ténacité. Je pense, j’en suis même quasiment sûr, avoir certains éléments de réponse à ces questions qui me taraudent. Certes, mais ce qui n’est pas certain ne mérite pas à mon sens d’être dévoilé. Je ne dirai rien, pas un mot, car si je me trompais, je m’en voudrai pour toujours.
Certains comportements adoptés par les Entités, ou plutôt, les mûrs, me semblent à présent moins énigmatiques.
Je parviens tant bien que mal à deviner leurs émotions au ton de leur voix.
Ces êtres que je croyais invulnérables, ne le sont finalement pas. Du moins, je le pressens. Certains paraissent tantôt affolés, anxieux. Tantôts paisibles, sereins. D’autres ne laissent pas transparaître leurs émotions. Je poursuivrai cette quête afin d’obtenir la réponse à toutes mes questions, quoi qu’il m’en coûte.


19 Maisal 620

Je mûris. Oui, je continue sur ma lancée. Mes pensées se font plus précises, mes desseins s’entrevoient plus facilement, ne s’entremêlent pas toujours pour muer ensuite en pensée générale se débattant, sombrant puis se noyant dans la complexité, morte née.

Mais je forcis également. Je suis capable de me nourrir seul. Mon corps se fait plus massif qu’il l’a été par le passé, mes membres s’allongent et prennent enfin consistance.
Je prends conscience que c’est par l’exercice que mes facultés mentales et physiques se développent. Sont-elles utiles ? Assurément. Les facultés mentales semblent indispensables. A quoi bon posséder un corps mûr, s’il est dirigé par pensée n’étant pas à sa mesure?

A l’inverse, peut-on imaginer une utilité à un individu, aussi grandes que se révèlent ses capacités intellectuelles, si son corps n’est pas à même d’imposer ses choix à son environnement et de faire respecter, d’abord à soi-même, sa pensée ?
L’un ne va pas sans l’autre. C’est la conclusion que je pouvais tirer de cette brève réflexion.
Aussi, je me résolus de développer en parallèle ces deux capacités. Elles me seraient essentielles par la suite.




3 Juinssidor 620

Le contact est noué, je parviens à communiquer. Aujourd’hui, me dressant sur mes deux jambes fermes quoique courtaudes, j’ai trouvé le moyen de me faire entendre par un individu ayant achevé sa croissance de façon pleine et entière.
Par expérience, je sais que le feu, cette énergie étrange, cause si on a la témérité de nouer contact avec lui, une sensation qui m’était inconnue jusqu’alors. Douleur.
J’ai essayé par divers moyens de posséder ce feu. Je n’ai jamais pu éprouver autre chose que de la douleur. Ayant vu ce que je présume être un archer, employer le feu dans le but de rendre ses flèches mortelles, j’ai entrepris de le copier.
Il n’y avait pas de bâton lanceur de flèches, communément appelé « arc » pour une raison qui m’échappait, là où je demeurais. Seulement des lames longues, lourdes, tranchantes et aiguisées, ajustées sur un pommeau permettant de les manier sans éprouver de douleur.

Rassemblant toute les forces constituant ma volonté, je tentais de faire apparaître le Feu à l’extrémité de cette lame. De la même façon que j’avais vu faire l’archer avec sa flèche. Une sensation inhabituelle m’envahissait. Je compris que je pouvais diriger ce flux d’énergie qui jaillissait en mon intérieur dans la direction que je voulais. Un individu mûr qui m’était antipathique se tenait près de moi. Je l’enviais. Comme il se meut avec Majesté ! Mais il ne m’accordait pas son attention. J’étais négligeable. Je dirigeais le flux vers lui, déversait sans aucune réserve mon énergie vitale sous une forme agressive.

Je puisais dedans, et c’est alors que ce que j’espérais tant voir se produire dans ma conscience, pris forme dans le monde matériel. Je pouvais diriger le flux dans la direction souhaitée. Soit. Mieux: j’étais capable de concentrer ce flux en un point précis de volume réduit.

La pointe de ma lame s’enflamma, une grande flamme, longue de près de deux mètres, se matérialisa devant moi. Je perçus la baisse d’énergie dans mon corps. L’Individu se retourna subitement, les yeux écarquillés.
Enfin, il m’accordait son attention. Mais je le tenais pour un personnage antipathique, et son expression incrédule n’arrangeait pas l’estime que j’avais pour lui. Je tirais de ma conscience enfouie au plus profond de moi-même, celle là même dans laquelle je menaçais de me perdre si je m’y aventurais trop loin, les connaissances que je n’avais pas pu acquérir par l’expérience.

Je concentrais mon énergie, déversait, me vidait de mon essence, énergie vitale, à une vitesse formidable. La taille de la flamme diminua considérablement, proportionnellement à mon énergie. Dans un suprême effort de volonté, je réussis à faire disparaître la flamme de la vue de l’individu. En réalité, celle-ci était de taille si infime qu’il était très malaisé de la voir, même pour un archer aguerri. Elle brillait cependant avec tant de force que quiconque aurait regardé directement la minuscule flamme aurait été momentanément aveuglé.
Sa concentration en puissance était telle que je pouvais m’effondrer d’épuisement d’un moment à l’autre. Je mis un terme à ce supplice en abaissant la lame vers l’individu. Mon regard farouche croisa celui de l’Individu. Il réagit avec vivacité, parant le coup que je lui portai d’un revers de bouclier. Cela ne suffit pas à arrêter sa course.

La lame traversa le bouclier comme si celui-ci n’avait guère de consistance, puis continua sa course, lacérant la chair de celui que je considérais à présent comme mon adversaire.

Celui-ci s’effondra, foudroyé. Le disciple de Féca n’était plus. La Tempête de Puissance venait d’avoir raison de lui. Je ne me réjouissais pas de sa mort, mais l’exploit ne me laissait pas indifférent. Je ne serai plus considéré comme étant de seconde importance. J’allais enfin pouvoir occuper une place pleine et entière dans l’esprit de ceux que je considérais il y a peu comme des Entités.

Je n’étais plus vulnérable, mais n’étais pas pour autant tout puissant. Je tirai ma force de mon énergie vitale, et celle-ci, à en juger par ma fatigue actuelle, n’était pas illimitée.
Je me retournai pour faire face aux autres, disciples de différents dieux, qui m’assaillaient, m’apostrophaient, les yeux écarquillés par la surprise et la colère.

Ma conscience semblait m’avoir ouvert une porte qui demeurait bloquée jusque là. Je savais, savais de quels Dieux ils étaient disciples. Je connaissais l’histoire de ces Dieux, et prenait connaissance de ma nature profonde. Iop, ce seul nom faisait vibrer en moi des émotions pures, puissantes.


3 Jouillier 620.


J’ai tué. Tué de sang froid, et n’en ai éprouvé aucun remord. J’ai grandi, et me rends compte de ma terrible erreur. Je m’étais érigé en juge de la personne dont les jours avaient pris fin il y a de cela quelques semaines.

Il n’était pas de mon droit de prendre tant de hauteur. Je ne connaissais même pas à ce moment la nature de la personne que j’avais attaquée. Quand bien même je l’aurai connue, cela me donnait il le droit d’agir comme je l’ai fait ?

Pour détenir un tel pouvoir, il fallait en être digne. Non seulement digne, mais aussi bon, juste, objectif, et non pas inconscient, fougueux... Impétueux, comme j’avais agi.
Je ne tuerai plus de sang froid. Jamais, ce n’est pas mon destin. C’est celui d’Iop, et des autres Dieux, pas le mien.

J’allais œuvrer pour ce qu’on appelle le bien. Le désirai-je vraiment ? Je ne sais pas. Impétueux, impulsif comme je suis, je pourrai très bien me lasser de cette situation. Il me faudrait d’abord connaître ma propre histoire, avant de prendre une quelconque décision.


Je détenais des informations ! Enfin, j’allais pouvoir vivre au présent, et cesser d’analyser chacune de mes pensées avant de la formuler. Je vivrai désormais au présent, comme Iop l’a exigé, à juste titre.
Iop, sacré. J’agissais de la sorte parce que ces vœux me semblent justes, et non pas par crainte d’une punition divine.
Certaines choses m’ont convaincu de choisir Iop plutôt qu’un autre.

J’ai procédé par élimination.

Féca, m’apparaissait trop faible, pour contenir une personne de ma nature. Etre disciple de Féca signifiait pouvoir faire preuve de calme, de patience, de maîtrise de soi.
Impétueux était mon nom. J’étais de nature impulsive, et n’avais pas ma place dans les rangs de Féca.

Crâ est puissant. Il est élégant, et juste. Crâ est la seule divinité à avoir cédé une partie de sa puissance à ses disciples pour leur permettre de faire face à l’adversité. Mais ce don de puissance, je n’en voulais pas. Crâ était peut être proche de ses disciples, mais cette perte de puissance se traduisait forcément par une certaine infériorité vis-à-vis des autres divinités. Je voulais pouvoir tirer parti au maximum de la puissance qui pourrait m’être offerte, et développer la mienne.

Sadida, Xélor, Eniripsa, Pandawa, Sram, Ecaflip, Osamodas, Enutrof, ne m’intéressent tout simplement pas. Leurs arts me paraissent trop incompréhensibles pour que j’y porte un intérêt quelconque. Agir et vivre en symbiose avec la nature? Manipuler le temps? Agir en fourbe? Se régénérer? Quel intérêt, sinon l’éphémère beauté du geste ? Je n’étais justement pas certain d’être bon…

Sacrieur m’intrigue. Son endurance est énorme, de même que ses facultés de récupération.
Sa puissance dépend de beaucoup d’éléments, maîtrisables. La puissance brute d’un Sacrieur maîtrisant ces différents paramètres est telle qu’aucun ne saurait la contenir. Elle m’attire.
Pourquoi ne l’ai-je pas choisie pour Déesse ? La raison est parfois impuissante.
Mon cœur se met à battre à un rythme exagérément élevé dès que le nom de la déesse effleure mes lèvres. C’est pour moi un signe du destin, un signal d’alarme.

Iop est puissant, fougueux, impétueux. Je le choisis sans plus hésiter. J’ai le sentiment que c’est cette voie qui me révèlera.

15 Fraouctor 620.


Je n’ai guère perdu de temps. Ma croissance sera bientôt achevée, et je communique à présent très librement avec les autres. J’apprends d’eux, et eux commencent enfin à apprendre de moi. C’est une satisfaction personnelle de pouvoir enfin commencer à semer, alors que l’on a jusqu’à présent passé l’intégralité de son temps à s’abreuver du fruit des récoltes des autres. Ma forme et ma force physique ne cessent de s’améliorer. Les maîtres d’armes du Temple Iop m’ont beaucoup appris, ma musculature, ainsi que ma corpulence, se sont renforcés.
De même, ma façon de penser et d’appréhender les évènements ont connus des changements remarquables. Ce n’est malheureusement pas au Temple Iop que j’ai pu observer des comportements dignes d’intérêts d’un point de vue intellectuel. Force est d’avouer que je n’en espérais pas plus au vu du nombre proprement prodigieux de guerriers écervelés que j’ai pu croiser là bas. Rien à en tirer, sinon la certitude qu’on y perd son temps.
C’est au village, en écoutant les conversations des Anciens et autres habitants ordinaires, que j’ai pu comprendre le mode de fonctionnement, le fondement de la société dans laquelle j’ai été si soudainement plongé. Ainsi, les richesses se mesurent en kamas. Les kamas peuvent être échangés contre des objets, habits, nourriture, demeures, armes. Etrange notion que celle de possession. Les parents veillent à éduquer leurs enfants afin qu’ils leur ressemblent le plus possible, ou le moins possible, sans demi-mesure. Les enfants grandissent puis font la Guerre, meurent de façon lamentable. Enfin, d’autres les remplacent.

Les disciples d’Iop n’ont d’autre but dans la vie que de se battre et sont parfois bien incapables de différencier un ennemi puissant d’un marchand de légumes. Seule compte la quête de gloire et la préservation de l’Honneur. Au diable l’accomplissement spirituel et ces choses superflues (car il est impossible de s’en servir pour éventrer son adversaire) se logeant dans le cerveau.
Les Sacrieurs subissent les pires supplices et s’en réjouissent stupidement. J’ai vu de mes propres yeux éberlués un Sacrieur s’enfoncer une dague dans le postérieur par pur plaisir. La jouissance procurée par cette douleur lui a permis de donner un coup formidable à son adversaire, un autre Sacrieur, qui à son tour en a bavé de bonheur. Mais à quel prix ?
Les autres classes ne sont pas moins excentriques. Certainement pas le Sadida qui s’entraîne en cultivant le sommeil ou le Sram jouant à cache-cache comme un enfant. Visiblement, la société est un modèle perfectible.

Si je ressemblais en bien des points aux autres habitants du village, il me manquait certains attributs essentiels qui auraient pu faire de moi une personne semblable aux autres.
Une famille. Qui sont mes géniteurs ? Ai-je un frère, ou des sœurs ? J’aimerai évidemment le savoir.
Je poserai la question à mon maître d’armes aujourd’hui même. Pris d’une soudaine envie de combattre à l’idée de rencontrer mon maître d’armes (cela faisait partie des métamorphoses que subissait mon corps et mon esprit depuis le choix d’Iop pour divinité), je me levai en trombe et me rendait à ma leçon du jour. Leçon qui aurait pour objet de me faire atteindre le troisième niveau de maîtrise de l’épée. La dextérité serait aujourd’hui maître mot, une épée plus lourde que la moyenne me serait confiée dans le but de me permettre de manier plus simplement cette arme dans le futur. L’entraînement promettait d’être rude.

- En garde ! Un véritable Iop ne craint pas d’aller au combat ! Il tente et réussit toujours à porter le premier coup à son adversaire !

- Un véritable Iop n’est pas aussi stupide que sa réputation le fait paraître ! Il est aussi capable de contrer son adversaire si celui-ci est à son avantage dans le combat offensif !

- Voilà bien des paroles de Sram ! Impétueux, te prénomme tu ? Donne m’en la preuve ! Car je jurerai que tu t’es trompé de temple !


Je me fendis pour esquiver le puissant coup qu’il tentait de me porter. Les coups pleuvaient, mon énergie faiblissait : je ne parviendrai pas à rester en bonne santé encore longtemps si le rythme ne faiblissait pas. Mon maître ne me quittait pas du regard. Je décidai d’en tirer profit : si son regard suivait le mien, je devrai être en mesure de simuler la retraite au moyen d’une expression apeurée du visage, alors que je lancerai en réalité l’offensive.

Je bondissais derrière lui. En un quart de seconde, il fit volte-face: l’expression craintive que devait avoir mon regard avait l’air de l’amuser, car un vague sourire apparut au coin de ses lèvres, alors qu’il s’apprêtait à me déboiter l’épaule.
Ma lame dessina une courbe parfaite avant de venir se ficher dans son flanc laissé découvert.
Le sang coula un peu, mais je n’eût pas le temps d’en voir plus : je hurlais soudain de douleur et tombai à terre. Mon torse se recouvrait de nombreuses entailles plus ou moins profondes.
Douleur, à nouveau. Le sang jaillissait à présent de mes multiples blessures, sans que je ne puisse rien faire pour l’arrêter. Soudain, les entailles cessèrent de se multiplier, me laissant pantelant et hors d’haleine.

Je m’écriai :

- Nous avions convenus d‘un combat physique ! Vous n’aviez pas le droit de faire appel à Jugement !

- Certes oui, mais tu m’as blessé.

- Quel est le problème ? Les risques sont ce qu’ils sont, j’avais le droit de vous blesser.

- Tu en avais le droit, et en as subi les conséquences, nous verrons si jamais tu t’avise de recommencer !

- Je recommencerai autant de fois qu’il le faudra, quelle que soit la riposte !

Entendant ces paroles fougueuses, mon maître se rasséréna, sa bouche se fendit en un sourire bienveillant.

- Bien parlé, tes paroles me plaisent. Tu as combattu avec vaillance et intelligence, ce qui n’est pas peu pour un Iop. Toutefois, ta manière de combattre me laisse penser que ton élément de prédilection n’est pas le Feu. C’est de la Terre que tu tireras le plus de puissance, même si tu semble capable de maîtriser chaque élément.

- Merci de vos compliments, Maître. J’aimerais vous poser une question, le puis-je ?

- En ce cas, pose là. Tu es conscient que tu n’obtiendras pas forcément de réponse, mais qui ne tente rien…

- N’a rien, ou très peu, ou des choses très indésirables. Maître, qui est mon père ? Qui est ma mère ? Ou sont-ils ? Ai-je des frères ?

- Cela fait plus d’une question, et chacune ne peut pas trouver de réponse aujourd’hui.

- Pourquoi donc aujourd’hui en particulier, connaissez-vous seulement la réponse ?

- Non seulement je connais la réponse, mais chacun des maîtres ici la connaît. Le temps n’est pas venu de te faire des révélations d’une telle importance. Mais je te promets de te dire la vérité nue, sans voile, si tu t’entraîne durement et ne tente pas d’en savoir plus d’ici là. Je saurai quand tu seras prêt.

- Je vous fais confiance.

- Et tu fais bien, sinon je me ferai une joie de te transformer en pâté de dragodinde pour t’apprendre les bonnes manières.

En ayant eu assez, je quittai les lieux, fourbu, le torse endolori. Je pris la direction de l’Est, comptant me rendre au temple Eniripsa afin de soigner mes blessures. Me pressant, je me mis à courir tant bien que mal, regrettant de ne pas posséder moi-même une de ces montures auxquelles le maître avait fait allusion. Leur allure était particulière, trop en vérité. Elles sentaient affreusement mauvais, mais elles n’en étaient pas moins des alliées fiables, pratiques et rapides.
Après être passé devant le Kanojedo où un enfant disciple de Sram s’amusait à briser une par une les pattes d’une Arakne, j’arrivais enfin à proximité du temple Eniripsa.
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